Unreleased from Boringshit_Fall 09_Dear Prudence

J'ai mal. C'est mou et j'ai mal. Ils sont tous petits et j'ai mal. Je regarde les ombres blanches bouger sur le sol. Je ferme les yeux. Je suis monté au trot. Je ris d'avoir mal. C'est ridicule d'avoir mal pour si peu. Pour rien, pour un quatorze-quinze heure. La terre passe sous mes yeux, j'ai 10 ans et la terre rouge glisse sous mes yeux, je frappe un gosse qui se transforme en homme, je pleure sous un arbre et on me prend la main, je suis assis sous l'eau et compte les secondes. Je viens peut-être de mourir. Après ça je ne serai peut-être plus le même ? L'autre faiblit. J'attrape un verre et m'enfonce dans les oreillers. Et si j'avais mal estimé l'impact ? Combien de coups faudrait-il encore pour que je me déglingue ? Pour sursauter de vie ? Il passe la main sur mes cheveux, me regarde, sourit. Je tourne la tête. Combien de temps avant que je ne sente quelque chose ? Combien de temps avant que l'éblouissement passe et que les nerfs fassent mal à nouveau ? L'autre soupire, roule essoufflé. Je suis assis dans une chambre où mon corps n'est plus mon corps. Un corps sans adresse et sans visage. Un corps javellisé prêt à nettoyer les plâtres. Je suis couché dans une guerre où mon cul est le trophée. Je suis assis dans une chambre, deux flingues mous sur la tempe et aucun pour décharger.