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The Boring Issue
5 février 2010

Paris. Saint Lazare. Aperçu d'avril planant sur

Paris. Saint Lazare. Aperçu d'avril planant sur une avenue déprimée. A cheval, décollée. Décalée d'un entre saison précoce et fugace. Appui sur la molette centrale. A, B, puis C. Fichier : Corinne Bailey Rae. L'annulaire qui parcourt la liste, une, deux fois. Le bruit d'un briquet, un passant sourire aux lèvres détache les premiers boutons de sa chemise. Pression plus forte sur l'écran. Are you Here reprend là où elle était deux heures avant. Et je vois enfin. Je vois en surimpression des heures à s'huiler de soleil, des terrasses tiédies par des livres cornés, des cafés refroidissant, des bouts de lèvres pleines de fumées, des écharpes en boule, des reflets roux rampants. Je me tourne, ma main épouse la brise. La soulève, écarte mes doigts, l'eau monte aux yeux, j'ai chaud à l'épiderme, ma tête s'abat lascive. S'étiolant en tendres filets, elle s'élève, lasse, en tournesol à mémoire. Je ferme les yeux, respire, les ouvre, l'image se rajuste un peu. Se cadre, diluvienne, à peine étourdie par la douceur qui nappe le sol à mes pieds, couvre le mur à mon dos, s'arrête, glisse sur la bulle autour de ma tête. Les heures passées à marcher sur un fil. Les crises imprimées de bile. Mes béquilles. S'évaporent. Sur la mer, ces petit bateaux de nœuds à l'estomac naviguent sur le trottoir d'en face. Je pourrais me dire que ça va bien. Me dire qu'il est parti en vacances, que j'ai changé la serrure. Qu'il reste  encore une porte ouverte sur mon cœur. Au pâle soleil je dis, souriant, un peu dans l'gaze, je le répète en riant, paumes ouvertes, dans le silence d'un feu rouge puis le brouhaha des cuivres, seul et accompagné, demain et après demain, certainement : I'll do it all again.

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